top of page

Historique de l'association

1982 - 2015: la citoyenneté comme horizon

 

Devenue une association 1901 après l’abrogation du décret de 1939, l’UTIT (Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens) va muer petit à petit et intégrer le réseau associatif et civique qui, à travers les revendications sociales, l’antiracisme et la lutte pour le droit de vote des immigrés, place l’idée de citoyenneté au centre de leurs activités. Sans renoncer à la mémoire, ni au souci du pays d’origine, l’UTIT devient une association française. Ce déplacement dans la vocation de l’association est résumé dans le préambule de sa charte : L’U.C.D.R regroupe des adhérents d’horizons divers. Elles ont en commun une double référence géographique. La référence première est la société française, pays de résidence définitif de la majorité d’entre nous. Mais l’attachement à la mémoire du pays d’origine, à sa culture et à sa langue, confère à notre regroupement un caractère double. Association à deux visages donc, mais dotée d’une seule vision et d’un seul langage : Pour une pleine citoyenneté ici et là-bas.

 

Notre association a 33 ans !

 

Cette tranche de vie associative est à la fois singulière et représentative de l’itinéraire d’une génération de militants de l’immigration.

  • 1982: date de naissance de l’UTIT , une année charnière: arrêt officiel de l’immigration annonçant le passage de la figure du travailleur immigré à celle du « résident Â» sinon dans les représentations, du moins dans le statut socio-juridique. Trois décennies plus tard, la configuration de l’immigration connaîtra maints avatars que le mouvement associatif va accompagner et intérioriser : après l’antiracisme à la petite semaine, l’horizon de l’engagement associatif sera désormais la citoyenneté. Cette nouvelle synthèse est née des luttes - de la marche des beurs aux mouvements des sans-papiers, du redéploiement de l’action associative - de l’accompagnement social à la lutte contre les discriminations. Le changement de cap est aussi le fruit des débats et de la réflexion engagée dans les regroupements associatifs : de L’APTI aux MRAP en passant par Mémoire de l’office Nîmois des migrants ( actuellement SMI ville de Nîmes ).

 

Petites et grandes expériences, échecs et réussites auront scandé notre parcours.
Aujourd’hui, nous nous trouvons dans un contexte tendu : une Europe qui a opté pour la fermeture, une France saisie par le tropisme sécuritaire et un contexte géopolitique marqué par la montée des périls terroristes et par les représentations de plus en plus négatives de l’Islam, religion majoritaire en milieu immigré.
Sans doute faut-il nuancer ce tableau trop sombre, mais l’impression qui prévaut est que les quelques avancées réalisées – comme les mesures prises contre les discriminations- sont systématiquement contrebalancées par la résurgence de la politique du soupçon qui frappe les populations immigrées et leurs descendants.
Que faire de nos trente et un ans dans ce contexte ? Notre objectif est d’articuler les moments festifs avec l’engagement militant et le souci de pédagogie.

 

Notre parcours de 33 ans nous incite à mettre l’accent sur la pérennité de notre engagement. Rien n’est plus fragile qu’une association 1901 « issue de… Â». Notre longue survie ne doit pas être l’alibi de l’auto-admiration, car elle n’est que le symptôme d’une nécessité, d’un manque ; de l’urgence permanente de l’antiracisme, de l’égalité civique, de la lutte contre les discriminations. Elle témoigne aussi que le souci de « l’autre rive Â» n’est pas le rêve d’une communauté importée mais la fidélité légitime à une mémoire qui est aussi la notre et n’est pas exclusive de l’attachement à la citoyenneté en France.

 

Mettre en valeur notre engagement associatif

 

L’UCDR (et avant 2002, l’UTIT), est avant tout une association qui milite contre le racisme, les discriminations, pour l’égalité des droits et la citoyenneté. Depuis quelques années nous nous efforçons de sortir de la posture contestataire pour une action réfléchie. Cet anniversaire fait partie de ces moments privilégiés, non point pour nous acquitter à la va-vite du devoir de bilan célébré par la vieille langue de bois, mais pour penser et dire nos positions, saisir les inflexions qu’elles ont connues ces dernières années. Nous ne pouvons plus nous contenter de réitérer les mots d’ordre d’un antiracisme qui se veut universaliste et qui est simplement sommaire. Il nous incombe aujourd’hui de faire la synthèse des actions et clarifications que nous avons entreprises sur les nouveaux visages du racisme  : sur l’islamophobie ouverte ou rampante qui ne cesse de s’étendre, sur la judéophobie qui gagne dangereusement dans certaines banlieues… La lutte contre les discriminations, orientation bienvenue que nous avons fait notre, mérite aussi qu’on s’y arrête. Il s’agit de définir notre part, notre rôle spécifique dans cet effort collectif. Quelle est la traduction de ces options dans notre manière de faire de l’associatif ? A l’heure ou notre association connaît pour la première fois l’épreuve de la scission, il nous faut repenser notre regroupement, nos priorités, nos rapports avec l’environnement associatif.

Une pédagogie de la mémoire

 

Les militants de l’immigration qui ont fréquenté le mouvement associatif et dont l’effort risque d’être oublié doivent refaire surface dans la mémoire collective. Nous avons entrepris un travail à ce niveau qu’il faut aujourd’hui parachever.
 Le classement de nos archives entrepris avec l’association Générique dès 1998 doit également être poursuivie. Il s’agit aussi d’assurer la publicité nécessaire à ce double effort.

 

Afficher notre itinéraire

 

Les affiches de notre association sont en elles-mêmes une chronologie visuelle, souvent de bonne facture. L’exposition que nous avons entamée le 10 mai 2003 à l’occasion des 20 ans de l’association, doit devenir permanente et être enrichie d‘autres affiches. L’exigence esthétique doit traduire notre volonté de donner à voir les contributions de l’UCDR et celle du mouvement auquel elle appartient.

 

Itinéraire de l'UCDR (ex UTIT)

1982

  •  Constitutions de dossiers de régularisation des sans papiers (1200)

  •  18-19 Décembre : Participation de L’UCDR ( ex : UTIT ) au 1er Congrès National de l’UTIT NATIONAL à Saint-Denis sous le mot d’ordre du Combat démocratique pour l‘égalité des droits. C’est le premier congrès d’une association tunisienne autonome en France.

  •  Participation aux grèves de la faim et à la régularisation des marchands ambulants et travailleurs saisonniers (médiation entre les ouvriers, le syndicat CFDT du club Med et l’UGTT)

  •  Participation au 4ème Festival des Travailleurs Immigrés 1984

  •  Participation aux manifestations de soutien aux émeutes du pain en Tunisie

  •  Lancement de l’opération IVIT : Information Vacances pour les Voyageurs et Immigrés Tunisiens

  •  Participation au sein de l’UTIT National à la mise en place du CAIF : Conseil des Associations Immigrés en France Soutien à « Convergences 84 Â»

1985

  •  Participation dans le cadre du CAIF à l’organisation de la 3ème marche pour l’Egalité

  •  6-7-8 Avril 1985 : Participation au Deuxième Congrès de l’UTIT National à Chalon sur Saône. Mot d’ordre : Les travailleurs immigrés partis intégrants de la classe ouvrière de France. Les travaux ont notamment porté sur la liberté de circulation de séjour, le droit au travail sans discrimination, le droit à un logement décent, les droits des femmes immigrées, le droit au regroupement familial, les droits politiques des travailleurs immigrés, le droit au retour, décision volontaire et personnelle.

1986

  •  Organisation avec l’ATF du colloque : Insertion, Réinsertion ? à la Bourse du travail de Bobigny

  •  Participation au 3e Congrès National à Paris. Débat sur « la nouvelle citoyenneté Â»

1989

  •  Participation à l’organisation d’une action Bicentenaire de la Révolution, « La chéchia et le bonnet phrygien Â», avec notamment un cycle conférences.

  •  Parution du 1er numéro de la publication Machmoum

  •  Fête du 15ème anniversaire au Théâtre Déjazet

  •  Participation et organisation au siège de l’UTIT National rue de Dunkerque de la manifestation d’accueil à Arafat

1989

  • 1-2-3 Novembre : Participation au 4ème Congrès de L’UTIT National à Lyon sous le signe de l’Intégration. Les travaux et les motions ont porté notamment sur l’intégration, la laïcité, l’enseignement de la langue Arabe, l’Europe, le devenir du mouvement associatif, le droit au logement et la destruction des ghettos.

1991

  • Participation à la mobilisation contre la guerre du Golfe

1992

  • 11-12-13 Décembre : Participation au 5ème Congrès de L’UTIT National à Paris. Les débats ont porté sur le développement du partenariat, la place de l’UTIT dans le processus d’intégration, l’intégration comme problème politique, les questions d’autofinancement, avec les jeunes…

1994

  •  19-20 Février : Participation au 6ème Congrès de L’UTIT National à Lyon et 20ème anniversaire de l’UTIT. Le changement de sigle de l’UTIT National à la FTCR traduit le caractère fédératif de notre regroupement et synthétise les inflexions de notre engagement vers la valorisation de la lutte pour la citoyenneté. Cette synthèse est consacrée par l’adoption de la CHARTE POUR UNE CITOYENNETE DES DEUX RIVES.

  •  Participation aux Parutions du bulletin Présence : spécial 20ème anniversaire

1996

  • 1ère édition du guide juridique bilingue des immigrés en France

1997

  • Engagement dans la lutte des sans-papiers et participations aux côtés des ASIM à la création du 3ème collectif des sans papiers

1998

  • Août : Participation au premier numéro du bulletin Passe muraille

2000

  •  16-17 Décembre : Participation au 8ème Congrès National de la FTCR à Paris (dédié à Fadhel Ghédamsi) sous le signe de la lutte contre les discriminations

  •  Participation à la mise en place du Collectif "Un résident(e) Une voix" dont le porte-parole est N. Azouz

2002

  • Participation au Lancement du cycle La République et ses musulmans et mise en place d’un groupe Islam

2003

  • Contribution à l’opération Votation Citoyenne

2004

  •  Participation au 9ème Congrès de la FTCR.

  •  Participation au 30ème anniversaire de l’existence de L’UTIT National ( FTCR )

 

Association régie par la loi 1901 déclarée à la Préfecture du Gard sous le n° 0302002364

Membre de la fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (F.T.C.R)

Code SIRET: 409 378 577 000 38 - CODE

APE: 8899B

Appel à LA vigilance

Cher.e.s Collègues,

​

Face à l'épidémie de coronavirus, je suis personnellement très préoccupé par la question des inégalités sociales face aux risques liés à ce virus. En effet, les conditions de vie, de travail, de transport, sanitaires, état de santé et fragilité des personnes pauvres, vivant en milieu difficile voire hostile, souvent porteuses de maladies chroniques et fragilisées par des soins non optimaux, une alimentation  de mauvaise qualité, des consommations de substances, le recours obligé à des transports surchargés, l'impossibilité de ne pas aller travailler dans des environnements non protégés ou de rester à domicile...tout ceci entraîne des risques spécifiques et accrus face à ce virus.  Prôner le télétravail ne concerne pas les plus précaires, prendre sa température deux fois par jour, se laver les mains toutes les heures...ça peut être difficile, voire impossible ...Les migrants, gens du voyage, sans logis vivant en milieu précaire et hostile sont dans des situations encore plus risquées...   Enfin les personnes sans papiers se trouvent dans une situation particulièrement difficile à gérer du fait de leur accès toujours plus restreint  au système de santé, au dépistage, au diagnostic précoce, à la prise en charge appropriée. 

​

Je pense que la question des inégalités sociales face aux risques et à la maladie a une importance particulière dans le cas de telles épidémies. Il existe une inégalité sociale face au risque de contamination et à la prise en charge. Sauf erreur de ma part, ceci n'est pour le moment pas du tout pris en compte dans la  stratégie actuelle des pouvoirs publics. Je ne sais pas quel est l'état des réflexions et initiatives particulières dans les associations?

​

Si vous le jugez comme moi utile, je serai heureux d'échanger avec vous et de contribuer à mettre en place les outils spécifiques qu'appelle cette situation urgente.  

 

DIRECTION UCDR

GARROURI Moncef

bottom of page